22-02-2024
Au Burundi, le coût des services de santé reste un poids lourd pour les ménages ; malgré les tentatives d’instauration des entreprises publiques et privées d’assurance maladie, le niveau de couverture des soins de santé au Burundi reste trop faible depuis plusieurs décennies.
Pour NDIZEYE Nestor, économiste de sante ; la réponse aux défis qui résident dans l’accès aux services de soins est de qualité doit concorder avec le quotidien d’un burundais lambda et la capacité du gouvernement à investir dans le secteur sanitaire: « Le revenu journalier moyen d’un burundais est en deçà d’un dollar américain ; ceci suffit pour expliquer la capacité d’épargne qui ne permet pas à tout le monde de se procurer une assurance maladie ; même pour des coûts minimes »
La mauvaise santé économique, un challenge.
Jusqu’ici ; le budget national alloué à la santé dépend des dons et des aides au développement et ceci ne suffit pas au regard des besoins locaux : « Un système de santé performant va de pair avec un niveau économique relativement stable et autonome permettant aux individus de réaliser une marge d’épargne pour payer les assurances. Au contraire ; les subsides d’un burundais assure à peine la nourriture et un abri modeste. D’où pour espérer faciliter l’accès aux services de soins de qualité pour tous ; il faut d’abord stabiliser la santé économique des citoyens » ; Ajoute NDIZEYE
De plus, la préférence pour les paiements en espèces lors des soins de santé et l’augmentation progressive des coûts de ces soins, sont des défis supplémentaires à relever en urgence. Par exemple ; plusieurs burundais refusent certains soins de santé car ils sont extrêmement chers alors que leurs économies sont moindre
Les assureurs santé doivent mériter la confiance.
La carte d’assurance maladie CAM est instituée pour la première fois en 1984 pour « améliorer l’accès aux soins des populations du secteur informel, le secteur formel public et assimilés étant couvert par la Mutuelle de la Fonction Publique et le privé par des systèmes d’assurance maladie ». Cependant, la CAM n’est opérationnelle que dans les centres de santé primaire et dans certains hôpitaux publiques où les soins de santé sont minimes. Quant à la mutuelle de la fonction publique ; elle assure seulement 80% sur les soins habituels ; ne permet pas ainsi l’accès aux traitements spécialisées et les médicaments chers ne sont pas subventionnés.
A mon humble avis ; les burundais doivent décider par eux même de prendre une assurance maladie, après avoir compris son importance et son intérêt par leur jugement morale; ceci est possible par la promotion des services d’assurance santé et l’efficacité de leur services ; au contraire la population ne saurait pas se confier aux services médiocres.
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