24-03-2024
Certes, l'assurance maladie peut réduire les obstacles financiers à l'accès aux soins. Mais dans un pays où la majorité de la population vit dans la pauvreté, l'idée de cotiser régulièrement à une assurance semble utopique. Le fardeau financier reposerait sur les épaules d'une minorité déjà fragilisée.
La couverture universelle des soins de santé ne peut être atteinte que par des systèmes fondés sur les principes de marché libre que sont le renforcement de l’assurance privée, ou par les mécanismes d’assurance communautaire volontaire auxquels chaque individu adhère librement.
Cependant, l'assurance maladie ne garantit en aucun cas l’accès ou la qualité des soins. La multiplication des prestataires et des contrôles administratifs risque d'engendrer une bureaucratie étouffante, nuisible à l'efficacité du système. L'accent mis sur la rentabilité pourrait même dégrader la qualité des soins, reléguant au second plan la santé des patients.
L'état des lieux est alarmant !
Encore balbutiant, le taux de couverture actuel de l’assurance maladie est en dessous de 50% seulement et la plupart de ces assurances n’est utilisable que dans des CDS publique et ne couvrant pas les traitements spécialisés. Bref, l'objectif de 80% d'ici 2030 semble relever de l'incantation, loin des réalités économiques et sociales du pays.
Plutôt que de s'engouffrer dans l'illusion d'une assurance maladie universelle, il est crucial de se concentrer sur les fondamentaux. L'Etat doit investir dans le renforcement des infrastructures et du personnel de santé, en garantissant un accès équitable aux soins pour tous.
La solution ne réside pas dans l'assurance maladie obligatoire, mais dans une approche pragmatique et responsable qui s'attaque aux racines des problèmes. Seul un système de santé accessible, efficace et respectueux des libertés individuelles permettra d'atteindre la véritable Couverture Santé Universelle.
Atteindre la CSU d'ici 2060, un rêve piégé.
Les textes de l’Agenda 2060 sont séduisants. D’aucun s’en doute. Pour espérer atteindre l’ambition d’un Burundi prospère en matière de la disponibilité des services de santé de qualité, il faut avant tout marier la parole à l’acte, suivre à la lettre les instructions en tenant compte du timing.
Malheureusement, les ressources et les politiques en places sont un handicap, car la plupart des investissements publiques en matière de santé ne tiennent pas compte des besoins réels, et le marché privé est parsemés des lobbies, de plus les aides au développement n’est que du poudre de perlimpinpin car depuis l’indépendance ces aides n’ont pas encore réussis le pari, celui de faciliter l’accès aux services de qualité au Burundi.
A mon humble avis, même si la plupart de la population burundaise n’a pas encore compris l’importance de l’assurance ; il faut plus de facilité et de marketing en se focalisant sur la qualité effective des services d'assurance et mutualité de santé au Burundi.
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