29-09-2023
Pour décrocher un sceau de la médecine générale au Burundi, un lauréat doit faire 6 ans d’université au minimum. Malgré ces longues études et la délicatesse du métier, l’art de guérir connait jusqu’ici des embûches. Dr MK est un médecin dans la province de MAKAMBA, au sud du pays depuis 2020. Pour compléter ses dépenses mensuelles, il doit prester dans plus de 3 établissements sanitaires: «Le salaire mensuel n’arrive pas à combler les dépenses familiales actuellement, pour survivre je travaille 8 heures chaque jour à l’hôpital publique et je me dépêche illico pour travailler les soirées dans les formations sanitaires privées ».
Ce rythme de travail exige une endurance, survivre à la fatigue et à la sueur est un combat quotidien pour plus d’un : « Je rentre à peine à la maison, bosser 24h/24h en sillonnant presque tous les cliniques des comtés inflige la fatigue et la dépression. Pour couronner tout, un nombre infini de patients ne fait qu’enfoncer le clou», martèle MK avec amertume.
La Médecine au Burundi, un métier de survie ?
Les médecins burundais sont parmi les rares fonctionnaires qui travaillent plusieurs heures par semaine. Au-delà des consultations dans les cabinets pendant la journée, ils doivent assurer des gardes de nuits, les opératoires telles que les césariennes et autres gestes chirurgicaux.
Ainsi, cette noble mission empêche alors les médecins à explorer d’autres sources de revenus dans divers domaines autre que la médecine telle que l’entreprenariat. Cette dépendance au salaire public maintient encore la survie d’un médecin burundais dans un besoin imminent au point de suer le front et la nuque pour joindre les deux bouts du mois dans un contexte de dette quotidienne.
Épargner les revenus des hôpitaux ou investir dans la croissance ?
L’hôpital burundais une entreprise comme tant d’autre, chaque acte médical est soldé par une facture. Payée soit par l’assurance, soit par des dons ou par le patient lui-même, les hôpitaux collectent une somme colossale chaque heure, chaque minute grâce au travail acharné du personnel soignant, Nonobstant, ces bénéfices restent longtemps sur les compte bancaires des hôpitaux au lieu d’être réinvestis dans la croissance et dans l’amélioration des conditions des prestataires afin de faire face aux lacunes du système sanitaire burundais.
C’est une réalité cousue, le salaire et les conditions de travails des médecins burundais sont largement incompatibles et les conséquences de cette disparité affectent tout le fonctionnement du système de santé en général en poussant les éminents prestataires burundais à s’aventurer en dehors des frontières à la recherche des opportunités ratées chez eux; d’où des stratégies et politiques de relance des conditions matérielles et financières du personnel soignant sont urgent.
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