01-09-2023
Par rapport à l’économie nationale, les allocations budgétaires dédiées au Ministère en charge de la santé ont légèrement baissé, à 2,8 % du PIB en 2022-2023 contre 3,1 % en 2021-2022, soit une baisse de 0,3 point. En considérant la population du Burundi, les allocations pour les soins de santé par habitant ont connu une légère baisse avec 17640 BIF (soit 8,67 USD) pour l’exercice 2022-2023 contre 18014 BIF (9,12 USD) en 2021-2022.
Les allocations budgétaires sont composées des salaires, des biens et services, des transferts et subsides, et des investissements. La plus grande part du budget du Ministère en charge de la santé est consacrée aux investissements avec 56,3 %, suivis des transferts et subsides représentant 23,4 % des dépenses totales du ministère, et des salaires et traitements constituant également des dépenses obligatoires avec 17,7 %. Les biens et services pour leur part ne représentent que 2,6 % du budget de ce ministère.
Financement interne de la santé, un défi à relever.
Le budget de la santé provient des ressources internes et externes (dons, projets). Pour l’exercice budgétaire 2022-2023, la part des ressources externes dans le budget total du secteur de la santé représente 51,7 %, contre 48,3 % de ressources internes.
Cette dépendance vis-à-vis des capitaux externes constitue un facteur de vulnérabilité du système de santé au Burundi. Pour relever le défi urgent des infrastructures et des équipements, le ministère en charge de la santé publique doit trouver un appui au secteur privé pour prendre avantage aux capitaux et capacités internes.
Compte tenu des priorités gouvernementales portant sur l’accès universel aux soins et la mise en œuvre effective des hôpitaux communaux, une augmentation du budget en faveur des structures sanitaires périphériques avec renforcement des structures communautaires de santé dans les zones les plus vulnérables est nécessaire, ainsi que les éléments de suivi.
À mon humble avis, les reformes techniques et budgétaires dans le système sanitaire burundais sont urgents pour réduire les barrières qui empêchent l’accès aux soins de qualité pour tous. Pour inverser les tendances, il faudrait libéraliser de plus les services de santé pour compléter la partie manquant de l’investissement publique afin d’éviter une éventuellement déséquilibre entre l’offre et la demande des soins.
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