18-05-2023

« Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité,…. ». Tel est le serment d’Hippocrate ! C’est ce dernier qu’un nouveau médecin doit prononcer devant le jury et le publique, la main gauche tenant le drapeau national et l’autre main en l’air, tous les doigts en extension. Un moment de gloire et d’acclamations, une victoire enfin; après deux décennies sur le banc de l’école, à compter depuis l’école primaire. Nonobstant le titre et le cachet cachent la galère, le parcours d’un médecin Burundais est parsemé d’embuches.

1. Le chômage du cachet

C’est une réalité cousue de fil blanc. Même si les hôpitaux à travers le pays n’ont pas un personnel suffisant, les médecins fraîchement sortie de l’auditoire peine plusieurs mois, voire des années à la recherche de l’emploi : « Après les études en médecine, j’ai passé une année dans les vacatariats dans différents cliniques privées en espérant être embauché à plein temps un jour dans une structure publique ou privée. C’est quand j’ai tenté la voie d’outre Kanyaru que j’ai pu décrocher un emploi finalement », Confie MT, médecin généraliste.

2. Le maigre salaire des médecins

Avec un PIB par habitant à peine supérieur à 300 dollars, le Burundi arrive en tête du classement des pays les plus pauvres au monde et se retrouve par ricochet au bas de l’échelle des pays en termes du salaire moyen par habitat qui ne dépasse pas 23$.
Cette réalité touche alors plusieurs domaines y compris la médecine. À titre d’exemple, un médecin burundais touche mensuellement une somme légèrement supérieur à 400 000 francs burundais, ce montant ne permet pas ainsi de joindre les deux bouts du mois, pour tenir, les médecins vivent dans les crédits et travaillent des heures supplémentaires dans différents hôpitaux et cliniques.

3. Le climat de travaille

Un musicien pour réussir sa performance, il a besoin de la totalité des instruments et d’un orchestre qui accompagne sa voix en harmonisant ses chants; telle est le cas aussi dans l’hôpital ! Pour pratiquer l’art de guérir, un prestataire de soin a besoin du matériel suffisant et d’une équipe médicale qui accompagne ses soins.
Au Burundi le manque criant du matériel et du personnel restent un coup de massue à l’exercice du métier d’Hippocrate, À titre d’exemple, les matériels d’imagerie comme les scanners sont seulement disponibles dans 4 hôpitaux seulement sur tout le territoire national, sans compter les pénuries récurrentes des médicaments, et les médecins spécialistes sont en quasi-totalité concentré à Bujumbura, la capitale économique.

Comment retenir l’élite au bercail ?

Dans son œuvre L'ALCHIMISTE, l’auteur brésilien, Paulo Coelho revient sur une citation: « Rien dans ce monde n'arrive par hasard », Si l’élite médicale burundaise cherche à se procurer du pain au-delà des frontières en laissant un vide dans les services, ceci explique que des stratégies doivent être entreprises pour qu’ils ressentent la motivation de rester au pays.
Primo, ils ont le plein droit de se mouvoir et il est superflu de les contraindre à rester contre leur gré, il faut plutôt les inciter à rester en mettant en places des politiques d’embauchent qui ne sont pas cordonner par des années d’expérience ou autre cota. D’ajouter, il faut s’assurer que l’équipe soignant est suffisant surtout dans les hôpitaux publiques.
Secundo, le salaire doit tenir compte du rôle et le statut d’un médecin au Burundi, aussi longtemps que les conditions de vie d’un médecin seront confortables, aussi longtemps l’idée de s’aventurer ailleurs aura moins d’effet. La concurrence régionale l’attirera moins.
Tertio, il faut booster les investissements médicaux en engageant de plus en plus le secteur privé et en misant sur l’attraction des capitaux étrangers afin de révolutionner les structures et la qualité des soins au Burundi
À mon humble avis, les pouvoirs publiques devrait mettre en place des politiques qui encouragent le rapatriement des capitaux et la croissance économique du pays qui pourraient booster par ricochet les investissements médicaux.


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Commentaires

EnPi


08 Aug, 2024

dUmk

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