08-09-2023

Après le Covid-19, le pays des tambours continue à faire face à ces fléaux telles que le Malaria, la Choléra, la Méningite, le Rougeole, … qui laissent de tristes souvenirs d’ordre socio-économiques et sanitaires. D’ajouter, sa localisation tropical et le fonctionnement lacunaire des services de santé ne font qu’enfoncer le clou.

Alors que les épidémies peuvent s'écraser sur les systèmes de santé les moins capables de les faire face comme celle du Burundi, une politique de santé à long terme leur accorde une chance de prévenir ces épidémies, ralentir leur transmission et préparer ces systèmes de santé pour atténuer leur impact.

Comment le libre marché a éradiquer le choléra en Europe ?

Le choléra est vu comme le moteur de réformes sanitaires capitales en matière de distribution d’eau et de canalisations, qui ont été systématiquement mises en œuvre dans de nombreuses villes européennes à partir des années 1870. Avec le choléra pour argument, les municipalités ont fourni des prestations techniques et financières d’avant-garde.

Max von Pettenkofer, le premier titulaire d’une chaire d’hygiène à Munich, a souligné dans son « Hygiène expérimentale » l’importance des actes écologiques : puisque les miasmes causés par la pourriture et la décomposition des sols humides sont à l’origine d’épidémies, le choléra pourrait être stoppé par le drainage des sols, c’est-à-dire l’assainissement.

Cette thèse a incité les villes à prendre des mesures prophylactiques, qui promettaient à leur tour des retombées économiques. Les infrastructures sanitaires sont désormais considérées comme essentielles au fonctionnement d’une ville contemporaine, alors que les interventions traditionnelles de l’État comme la quarantaine apparaissaient contre-productives dans une économie moderne basée sur le libre-échange de biens et de services. Selon Pettenkofer, l’arrêt du commerce était un plus grand mal que le choléra lui-même.

Une leçon pour le Burundi

Dans la description de son économie du « capital humain », Pettenkofer souligne que les vies sauvées grâce aux mesures sanitaires et les jours de maladie épargnés dépassent de loin le coût des investissements dans les infrastructures. Même si son approche a ensuite été de plus en plus remplacée par la bactériologie de Robert Koch, centrée sur l’agent pathogène dans l’eau, les calculs coûts-bénéfices devaient à l’avenir façonner la vision des épidémies.
Dans le cas de Hambourg, des dommages estimés à 430 millions de marks ont été évités par la suite grâce à la modeste dépense de 22,6 millions de marks pour une station d’épuration équipée d’un système de filtrage l’année suivante. Des quartiers ont en outre été assainis et d’autres mesures d’hygiène mises en œuvre. La ville ayant depuis lors été épargnée par de nouvelles vagues de choléra, on peut conclure que cette grande épidémie a accéléré sa transformation en une métropole commerciale moderne.

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